Chapitre 1 – Le climat et ses perturbations (5e partie)

Les changements climatiques constituent l’un des principaux défis du XXIe siècle. Les connaissances scientifiques sur le climat terrestre, sur l’effet de l’action humaine dans son évolution et, à l’inverse, sur les conséquences des perturbations climatiques sur nos sociétés s’affinent constamment. Devant la masse imposante d’information disponible et le flot incessant de nouvelles publications, responsables politiques, citoyennes et citoyens s’y perdent facilement. La Bibliothèque de l’Assemblée nationale vous propose une série de notes synthétiques expliquant les principaux aspects de cet enjeu de fond planétaire.

Dans le premier chapitre de cette série, nous tâcherons d’abord de définir la notion de climat et de cerner les principaux facteurs, naturels et anthropiques[1], qui l’influencent. Nous esquisserons ensuite un portrait des gaz à effet de serre (GES) présents dans l’atmosphère et dresserons un bilan mondial de leurs émissions. Dans un troisième temps, nous ferons un tour d’horizon des principaux changements du climat observés à ce jour dans le monde. Puis, nous démystifierons la modélisation climatique afin de présenter brièvement les scénarios d’émissions de GES et les projections climatiques utilisées pour prévoir le climat futur. Pour terminer, nous explorerons les répercussions actuelles et anticipées des changements climatiques sur les aspects physique et biologique de notre environnement.

Le présent article constitue la dernière de ces cinq parties.

Cette fiche d’information est également accessible en version complète sur le site web de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale, comme d’autres notes produites par le Service de la recherche.

Analyse et rédaction
Mathieu LeBlanc
Xavier Mercier Méthé
Service de la recherche
Recherche documentaire
Simon Mayer
Service de l’information
Traitement graphique et des illustrations
Marie-Claude Chabot-Fradette
Direction des communications

1.5 Conséquences des changements climatiques

Les changements actuels et futurs du climat ont déjà et auront d’innombrables répercussions[2] tout autour du globe sur les aspects physique et biologique de notre environnement[3].

Aspect physique

Événements météorologiques extrêmes

Les événements météorologiques extrêmes, comme les cyclones, les sécheresses et les inondations, sont des phénomènes plutôt inhabituels. Ils sont, comme leur nom l’indique, extrêmes, que ce soit, notamment, dans leur intensité ou leurs conséquences. Un climat changeant peut mener à des modifications dans la fréquence, l’intensité, l’étendue spatiale, la durée et le moment où surviennent des événements météorologiques extrêmes[4]. Il peut être difficile de départager le rôle de la variabilité naturelle du climat et celui des changements climatiques causés par l’humain dans ces événements. Toutefois, des changements sont observés pour certains de ces événements extrêmes et ne peuvent être entièrement imputés à des variations naturelles du climat[5]. Les données demeurent limitées pour établir clairement les tendances concernant les événements extrêmes.

Comme il a été mentionné dans le volet Quelques changements climatiques observés, une hausse du nombre de journées chaudes et une diminution du nombre de journées froides[6] à l’échelle planétaire ont été observées depuis le milieu du XXe siècle. Durant la même période, plusieurs régions terrestres ont connu une augmentation du nombre d’épisodes de précipitations extrêmes[7].

La fréquence des canicules a augmenté dans la plupart des régions terrestres depuis le milieu du XXe siècle. Certains de ces événements survenus lors de la dernière décennie auraient été extrêmement improbables sans les changements climatiques induits par les humains[8]. De plus, certains endroits dans le monde, comme le sud de l’Europe et l’Afrique de l’Ouest, expérimentent des sécheresses plus intenses et plus longues[9]. Certaines régions connaîtront également une augmentation de la fréquence de fortes pluies qui sont associées aux inondations[10]. C’est le cas de la plupart des régions d’Afrique, d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie.

Le niveau de certitude est cependant faible concernant les tendances à long terme de l’évolution de l’activité des cyclones[11] au cours du dernier siècle. Il est tout de même probable que la fréquence des cyclones majeurs a augmenté depuis 1970, et que les changements climatiques amplifient les fortes précipitations associées aux cyclones tropicaux[12].

Les tendances observées jusqu’à maintenant concernant les différents événements météorologiques extrêmes devraient se poursuivre et s’amplifier de manière corrélée avec l’augmentation des températures moyennes d’ici la fin du XXIe siècle[13]. Il faut donc s’attendre à une intensification, entre autres, des canicules, des épisodes de précipitations hors norme, des sécheresses et des cyclones dans plusieurs régions du globe. Ces événements météorologiques ont, à leur tour, des répercussions considérables, que ce soit sur les écosystèmes en général ou sur l’humanité et ses infrastructures en particulier.

Cryosphère[14]

L’ensemble de la cryosphère est affecté par les changements climatiques et, particulièrement, par la hausse de la température planétaire qui en découle. D’abord, la glace de mer dans l’océan Arctique subit une fonte majeure depuis plusieurs décennies. En général, la superficie maximale annuelle de la banquise arctique est atteinte en mars et la superficie minimale annuelle l’est en septembre[15]. Par décennie, elles ont rétréci respectivement de 2,6 %[16] et de 13,1 %[17] entre 1979 et 2020. De plus, la portion permanente de la banquise arctique, c’est-à-dire celle qui perdure d’année en année sans fondre au printemps et se reformer chaque automne, diminue. En mars 1985, la portion de la banquise qui avait perduré au moins quatre années sans fondre représentait 33 % de la superficie maximale de la banquise, alors qu’en mars 2019, cette portion ne représentait qu’un peu plus de 1 %[18]. Cela fait en sorte que l’épaisseur de la banquise diminue également puisque l’épaisseur de la glace de mer augmente avec son « âge ». Une étude de 2009[19] a d’ailleurs estimé que l’épaisseur moyenne de la banquise arctique en hiver avait diminué de 3,64 mètres en 1980 à 1,89 mètre en 2008. Selon de récentes projections[20], il se pourrait qu’il n’y ait plus de glace de mer l’été en Arctique aussi tôt qu’en 2035. Un couvert de glace hivernale devrait tout de même continuer de se former chaque année pour encore plusieurs décennies. La fonte de la banquise arctique a des effets considérables sur les écosystèmes de cet environnement polaire. De plus, comme illustré précédemment dans cette note, la fonte de la banquise arctique contribue à diminuer l’albédo de la région et, par conséquent, à en accroître fortement le réchauffement.

Figure 20. Superficie de l’océan Arctique couverte par la banquise en août 2020 (blanc) comparativement à l’étendue couverte médiane entre 1981 et 2010 (ligne jaune).
Source : European Space Agency, 2020.

Du côté opposé du globe, au pôle Sud, la banquise présente dans l’océan Austral tout autour du continent antarctique est formée majoritairement de glace de mer dite « saisonnière », c’est-à-dire qu’elle fond chaque printemps et se reforme chaque automne. Contrairement à la banquise arctique, l’évolution de la banquise antarctique ne suit pas de tendance claire[21].

Les changements climatiques n’ont pas des effets que sur la portion océanique de la cryosphère. La portion terrestre est aussi affectée. En effet, les inlandsis[22] du Groenland et de l’Antarctique subissent une fonte importante, tout comme les autres glaciers présents en milieu polaire ou sur le sommet des montagnes autour du globe. De plus, cette fonte s’accélère. Par exemple, le taux moyen de fonte de glace de l’inlandsis du Groenland a été multiplié par un facteur huit en un peu plus de vingt ans, de 34 Gt[23] par année durant la période 1992-2001[24] à 278 Gt par année pour 2006-2015[25]. Selon les modèles climatiques, il est attendu que la masse des glaciers sur la planète diminuera de façon draconienne, entre 11 % et 47 %, d’ici la fin du présent siècle[26]. En plus d’influencer l’albédo de la surface de la Terre, la fonte des glaciers et des inlandsis contribue grandement à la hausse du niveau de la mer.

La couverture neigeuse a également diminué depuis le début du XXe siècle. Celle dans l’hémisphère nord, qui représente 98 % du couvert de neige de l’ensemble de la Terre[27], durant le printemps (mars et avril) a notamment diminué de 290 000 km2 par décennie en moyenne depuis 1922[28]. Les modèles climatiques prévoient que la réduction de la couverture neigeuse ne s’arrêtera pas là. En effet, selon les modèles, avec le réchauffement qui s’accentuera, la couverture neigeuse dans l’hémisphère nord durant le printemps devrait diminuer de 8 % par degré Celsius d’augmentation de la température moyenne planétaire par rapport à la couverture neigeuse moyenne de 1995-2014[29]. Le couvert de neige, tout comme la banquise et les glaciers, joue un rôle majeur dans la régulation du climat par son effet sur l’albédo de la surface de la planète. La réduction de la couverture neigeuse a donc des conséquences importantes sur le réchauffement planétaire.

Par ailleurs, le pergélisol[30], sol gelé en permanence couvrant environ le quart de la surface de l’hémisphère nord[31] et près de la moitié de la surface du Canada[32], subit aussi les effets des changements climatiques. Une hausse de la température du pergélisol est observée dans plusieurs régions ainsi que son dégel, en conséquence. Par exemple, sa au Canada a augmenté en moyenne jusqu’à 1 °C par décennie depuis 2000[33]. Son dégel amène son lot de répercussions à son tour, notamment l’affaiblissement des sols et l’accroissement de leur instabilité, ayant des conséquences majeures pour les infrastructures, ainsi que l’émanation de GES qui étaient emprisonnés dans le sol. Il apparait difficile de prédire l’évolution de l’état du pergélisol pour les prochaines décennies en raison, entre autres, de la complexité de bien représenter les propriétés du sol dans les modèles. Toutefois, certains modèles prévoient une diminution de la superficie couverte par le pergélisol au Canada de 16 % à 20 % d’ici la fin du XXIe siècle[34].

Milieux marins et côtiers

Comme il a été mentionné précédemment, les océans exercent un effet tampon puissant sur le climat puisqu’ils absorbent une grande quantité de chaleur emmagasinée dans l’atmosphère. En raison de la hausse des concentrations atmosphériques de GES, de l’accumulation de chaleur supplémentaire dans l’atmosphère et du transfert d’une partie de cet excédent de chaleur vers les océans, ces derniers voient alors leur température augmenter tout comme celle de l’atmosphère. En conséquence, la température des océans a crû dans, au moins, les 700 premiers mètres de profondeur[35]. Celle des eaux de surface a notamment augmenté de 0,88 °C en moyenne dans l’ensemble des océans entre la période 1850-1900 et celle de 2011-2020, et de 0,60 °C entre 1980 et 2020 seulement[36]. Les modèles climatiques prévoient que le réchauffement se poursuivra au cours du XXIe siècle et au-delà, atteignant, en 2100, des températures moyennes en surface de 0,86 °C à 2,89 °C plus élevées que celles au début du XXIe siècle, selon les scénarios[37]. De plus, les scientifiques s’attendent à ce qu’une partie importante de la chaleur absorbée par les océans soit retournée éventuellement dans l’atmosphère. Cela exacerbera alors grandement le réchauffement de l’atmosphère en raison de la quantité considérable de chaleur stockée par les océans jusqu’à maintenant[38].

La hausse du niveau de la mer est une autre conséquence majeure des changements climatiques. Les deux causes principales de cette élévation du niveau des océans sont la dilatation thermique[39] découlant du réchauffement de l’eau des océans et l’apport d’eau résultant de la fonte des glaciers et des inlandsis. Il faut noter que la fonte de la glace de mer, quant à elle, ne joue aucun rôle dans la hausse du niveau de la mer[40]. Entre 1902 et 2015, le niveau moyen de la mer a augmenté d’environ 16 cm[41]. De plus, la hausse du niveau de la mer semble s’accélérer, probablement puisque la fonte des glaciers et des inlandsis s’accélère aussi. Le taux d’élévation moyen du niveau de la mer pour la période 2006-2015 de 3,6 mm par année a été 2,5 fois plus important que celui de la période 1901-1990, qui était de 1,4 mm par année[42]. Les modèles climatiques prévoient que la hausse du niveau de la mer se poursuivra au cours du XXIe siècle. D’après ces modèles, on pourrait s’attendre à ce que le niveau moyen de la mer augmente de 43 cm à 84 cm selon les scénarios d’émissions de GES[43]. Cette hausse a bien sûr des répercussions non négligeables, entre autres, pour les villes situées près du niveau de la mer actuel et pour l’érosion des berges.

En ce qui concerne la salinité de la mer, il n’y a pas de tendance globale qui prime sur l’ensemble des océans en raison des changements climatiques. Des tendances régionales opposées sont plutôt observées. Les régions océaniques aux moyennes latitudes, où une évaporation relativement forte est présente, ont vu leur salinité de surface augmenter, alors qu’à l’inverse, les régions tropicales et polaires, où on trouve davantage de précipitations, l’ont vu diminuer en raison de l’apport d’eau douce plus important[44]. De telles tendances régionales devraient se poursuivre au cours du présent siècle selon les modèles[45].

Comme abordé précédemment dans cette note, les océans absorbent aussi une quantité non négligeable de dioxyde de carbone. Ils exercent donc un effet tampon sur le climat à cet égard, puisqu’ils réduisent la quantité de ce gaz qui s’accumule dans l’atmosphère. Il est d’ailleurs estimé que les océans ont absorbé entre 20 % et 30 % du CO2 émis par les activités humaines depuis 1980[46]. L’absorption de CO2 par les océans n’est toutefois pas sans conséquence. De fait, en raison d’une série de réactions chimiques entre les molécules de CO2 et d’eau à la suite de la dissolution du CO2 dans l’eau de mer, la concentration d’ions H+[47] augmente dans les océans. Par conséquent, l’acidité des océans croît. L’acidité de l’eau est mesurée par le pH, paramètre fondé sur la concentration d’ions H+ et ayant une valeur entre 0 et 14. Un pH faible correspond à une eau acide, alors qu’un pH élevé correspond à une eau basique. Depuis la fin des années 1980, le pH des eaux de surface des océans a diminué de 0,017 à 0,027 unité de pH par décennie[48]. Il est attendu que l’absorption de CO2 se poursuive au cours du XXIe siècle, ce qui aura pour effet d’exacerber l’acidification des océans. La baisse du pH des eaux de surface entre le début et la fin du présent siècle pourrait atteindre jusqu’à 0,3 unité de pH[49]. Les organismes marins, surtout ceux qui produisent une enveloppe ou une carapace de calcaire[50], sont principalement affectés par l’acidification des océans. Une eau acide a pour effet de dissoudre le carbonate de calcium composant le calcaire, influençant ainsi négativement la survie de ces organismes.  

L’érosion des berges constitue un important enjeu de gestion du territoire côtier découlant des changements climatiques. D’abord, l’érosion côtière ou des berges consiste en l’usure et en la dégradation du substrat composant les berges par l’action de l’eau de mer. Ce processus fait en sorte que la matière composant les berges se détache et est emportée par l’eau sous la forme de particules fines. L’érosion des berges mène donc à la disparition de plages, de bandes riveraines ainsi que d’habitats fauniques et floristiques côtiers. Elle a aussi des conséquences non négligeables sur les infrastructures et terrains situés près des côtes. L’érosion des berges peut aussi entraîner une dégradation de la qualité de l’eau causée par l’augmentation des particules en suspension. Durant les dernières décennies, la hausse du niveau de la mer et une fréquence plus élevée de tempêtes ont contribué à augmenter l’activité de l’érosion des berges dans plusieurs régions côtières à travers le monde[51]. C’est le cas au Québec, surtout dans les régions de la Côte-Nord, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, où l’érosion littorale est une problématique majeure[52]. On anticipe que cette érosion s’accentuera au cours des prochaines décennies, au Québec comme ailleurs, avec la poursuite de la hausse du niveau de la mer. L’accroissement des effets des tempêtes sur les berges, notamment en raison de la réduction prévue du couvert de glace côtier qui protège généralement les berges une partie de l’année dans certaines régions comme le Québec, y jouera un rôle crucial également[53].

Figure 21. Exemples de l’action de l’érosion sur des berges de la région de Sept-Îles.
Source : Bernatchez et al., 2008.

Feux de forêt

Les feux de forêt peuvent avoir des conséquences à la fois bénéfiques et catastrophiques. D’un côté, les feux naturels aident à la régénération du couvert forestier et au maintien d’un sol fertile. Certaines espèces de conifères dépendent même des feux de forêt pour leur reproduction. D’un autre côté, les feux de forêt, dont 70 % sont imputables à l’activité humaine[54], peuvent représenter une menace sérieuse pour les écosystèmes et pour les communautés lorsque ceux-ci surviennent près de zones habitées. Cela est sans compter les effets nuisibles possibles sur l’industrie forestière. La fréquence accrue de canicules et, parfois, de sécheresses qui accompagne la hausse des températures dans certaines régions du monde depuis plusieurs décennies entraîne une augmentation du risque de feux de forêt et, dans certains cas, un allongement de la saison des feux[55]. C’est le cas à certains endroits au Canada, notamment en Alberta et en Saskatchewan[56]. Des épisodes de canicule, comme ceux survenus à l’été 2021 en Colombie-Britannique où un nouveau record de température pour le Canada de 49,6 °C a été enregistré, sont l’illustration de cette tendance. Ce genre d’événement météorologique aurait été improbable sans les changements climatiques qui en augmentent le risque par au moins 150 fois. Si la température mondiale augmentait de 2 °C d’ici 2050, de telles situations pourraient se reproduire tous les cinq à dix ans[57].  Les prévisions climatiques pour le Canada d’ici la fin du présent siècle anticipent une hausse de la température et une hausse des précipitations. Toutefois, la hausse des précipitations ne serait pas suffisante pour compenser celle de la température, entraînant donc des conditions plus sèches favorables aux feux de forêt[58]. Pour le Québec et les provinces de l’est du Canada, la saison des feux pourrait s’allonger, et le nombre de feux et la superficie brûlée annuellement pourraient augmenter considérablement d’ici la fin du XXIe siècle[59]. Ces changements anticipés constituent ainsi un autre enjeu majeur pour la gestion du territoire au cours des prochaines décennies.

Aspect biologique

Habitats

Les différentes répercussions des changements climatiques sur l’aspect physique de l’environnement, dont plusieurs sont décrites dans la sous-section précédente, ont par conséquent des effets majeurs sur les habitats[60] des organismes vivants à travers le globe, qu’ils soient terrestres ou aquatiques. En effet, certains habitats s’en retrouvent fortement modifiés et même, dans certains cas, détruits. Voici quelques exemples d’habitats altérés par les changements climatiques et certaines conséquences collatérales qui en résultent :

  • Comme abordé à quelques reprises dans cette note, la banquise arctique fond à un rythme effréné depuis plusieurs décennies. Cela n’est pas sans répercussions pour les espèces arctiques qui en dépendent et qui voient alors leur habitat se modifier. En effet, plusieurs espèces utilisent la glace de mer pour certaines de leurs activités, que ce soit, entre autres, chez certains poissons pour se cacher de leurs prédateurs aviaires, chez les ours polaires pour chasser leur proie (phoque) ou chez les phoques pour mettre bas. De plus, la glace de mer constitue un habitat complet pour certaines espèces dites « sympagiques ». Il s’agit d’organismes qui vivent directement dans les interstices de la glace de mer ou tout juste sous celle-ci. Dans le cas de ces organismes, la fonte de la banquise consiste donc en une perte directe d’habitat. Ainsi, la fonte de la banquise affecte lourdement ces différentes espèces et les amène, pour certaines, à s’adapter, et pour d’autres qui ne peuvent pas le faire, lentement vers leur extinction.
  • Les feux de forêt, comme mentionné précédemment, peuvent avoir des effets bénéfiques pour les écosystèmes forestiers en contribuant à son rajeunissement. Cependant, des incendies répétés et plus intenses, comme il en survient dans certaines régions du globe en raison des changements climatiques, peuvent rompre l’équilibre naturel du régime des feux et devenir plutôt catastrophiques pour la faune et la flore. D’abord, ils peuvent, bien sûr, causer la mort des organismes. À plus long terme surtout, la perte d’habitat qu’ils occasionnent et le stress pour les espèces ayant survécu, qui ne sont pas nécessairement adaptées à une telle perturbation, peuvent avoir des effets négatifs majeurs sur leur survie. Par exemple, les feux de forêt dévastateurs qui ont ravagé l’Australie à la fin de 2019 et au début de 2020 ont affecté pas moins de trois milliards d’animaux[61] selon l’estimation du World Wildlife Fund[62].
  • La hausse de la température et de l’acidité des océans entraîne une modification considérable de certains habitats marins. Le blanchissement des coraux est une des conséquences qui en découlent. Il s’agit d’un bon exemple de la manière dont les changements dans un habitat peuvent affecter les organismes qui y vivent. Les coraux affectés par le blanchissement sont des organismes symbiotiques, c’est-à-dire qu’ils vivent en symbiose[63] avec un autre organisme, dans ce cas-ci une algue. Chaque organisme profite de cette association : l’algue fournit au corail de l’oxygène et des sucres par la photosynthèse, le corail fournit des nutriments à l’algue par ses déchets métaboliques ainsi qu’un environnement sécuritaire. Les coraux sont naturellement d’une couleur blanchâtre transparente. Ce sont les algues qui confèrent aux récifs coralliens leurs magnifiques couleurs. Les coraux et les algues avec lesquelles ils vivent en symbiose sont adaptés à des conditions environnementales spécifiques. Avec la hausse de la température et de l’acidité des océans, notamment, les conditions de leurs habitats sont modifiées et ne sont plus optimales, ce qui amène les algues à quitter les coraux. Ces derniers perdent ainsi leur couleur, expliquant la provenance du terme « blanchissement des coraux ». À moins que des algues ne reviennent les coloniser si les conditions environnementales se rétablissent, le départ des algues mène au dépérissement et à la mort des coraux.

Organismes vivants

Les organismes vivants réagissent de différentes façons aux changements du climat et aux répercussions en découlant sur leur habitat. Leur réaction et leur capacité à s’adapter dépendent bien sûr de la gravité de ces changements et de la vitesse à laquelle ils se réalisent, mais aussi des caractéristiques des organismes eux-mêmes. Les conséquences observées chez les différentes espèces terrestres et aquatiques varient donc grandement. Les êtres vivants et leur comportement sont complexes à comprendre et à prédire. Il demeure donc difficile de prévoir avec précision comment les organismes vivants évolueront au cours des prochaines décennies en réponse aux changements climatiques. Certaines grandes tendances peuvent être tout de même établies en fonction des observations actuelles.

En réaction aux changements climatiques, on remarque chez plusieurs organismes vivants des modifications concernant, par exemple, leur aire de répartition, c’est-à-dire la région où ils vivent et prospèrent. Un déplacement latitudinal ou longitudinal de l’aire de répartition est donc observé pour certaines espèces, tout comme un changement d’altitude pour les espèces plutôt alpines.

Tendance à l’échelle planétaire dans l’aire de répartition des organismes vivants

En réaction aux changements climatiques, on observe chez de nombreux organismes vivants des modifications concernant leur aire de répartition. À l’échelle planétaire, un déplacement global vers les pôles et vers de plus hautes altitudes est observé dans la répartition géographique de plusieurs espèces terrestres et aquatiques. En se déplaçant vers les pôles ou vers de plus hautes altitudes en réponse aux changements climatiques, les organismes retrouvent les conditions environnementales, notamment la température, auxquelles ils sont initialement adaptés. Une étude de 2011[64] estime d’ailleurs un déplacement médian de l’aire de répartition des espèces terrestres de 16,9 kilomètres par décennie vers les pôles et de 11 mètres par décennie vers de plus hautes altitudes. Ce phénomène se fait bien sûr au détriment des espèces polaires qui se trouvent, quant à elles, déjà aux régions les plus aux pôles. Leur répartition ne peut donc pas être déplacée davantage vers les pôles. Il en est de même pour les espèces alpines se trouvant déjà aux altitudes terrestres les plus élevées. Ces espèces « mises au pied du mur » n’ont ainsi d’autre choix que de s’adapter pour survivre, d’abord, aux changements de conditions environnementales de leur habitat et, en plus, à une compétition plus féroce pour les ressources avec la venue d’organismes provenant de latitudes ou d’altitudes plus basses.

Le moment où certaines activités périodiques ont lieu chez des espèces peut être aussi affecté en réponse aux changements climatiques. C’est le cas notamment du moment où certains organismes, comme des végétaux, passent d’une phase de dormance à une phase active au printemps, ou encore du moment où des espèces migratoires, comme certains oiseaux, entreprennent leurs migrations saisonnières.

Des effets sur les interactions de prédation et de compétition entre certaines espèces sont aussi observés. Par exemple, si un prédateur est négativement affecté par les changements de conditions de son environnement, cela peut entraîner une baisse de la pression de prédation qu’il applique sur ses proies et, ainsi, des répercussions positives sur ces dernières. Ce phénomène complexifie particulièrement l’étude des effets des changements climatiques sur les organismes vivants puisqu’une bonne connaissance de leurs interactions entre eux est nécessaire.

Enfin, l’ensemble des réactions des organismes vivants en réponse à des changements concernant leur environnement a généralement un effet sur leur abondance ou sur la taille de leurs populations. En effet, la survie et la mortalité des organismes peuvent être directement ou indirectement affectées par des changements de leurs habitats et cela entraîne en retour une hausse ou une baisse de leur abondance. Dans certains cas, l’abondance des espèces diminue au point critique où leur pérennité est en danger. Cela menace du même coup la biodiversité[65], capital naturel sur lequel repose en grande partie le bien-être économique et social des humains[66]. Un rapport de l’IPBES, un groupe international d’experts sur la biodiversité rattaché à l’Organisation des Nations unies, de 2019[67] estime d’ailleurs que près d’un million d’espèces sont actuellement menacées d’extinction en raison des changements climatiques et d’autres causes liées à l’activité humaine.

L’ours polaire : une espèce porte-drapeau vulnérable

Une espèce porte-drapeau est une espèce emblématique bénéficiant d’une représentation positive de la part du grand public et facilitant généralement la mobilisation en faveur de la protection de son habitat[68]. L’ours polaire en est certainement une. Il s’agit d’une des espèces les plus souvent associées aux changements climatiques, au réchauffement planétaire et à la fonte de la banquise arctique. Quelques facteurs contribuent à menacer sa survie. Le plus important est sans doute la fonte de la banquise. En effet, l’ours polaire utilise la glace de mer, entre autres, pour se déplacer et pour chasser. La réduction de la banquise, particulièrement en été, complexifie la survie des ours. De plus, sa proie principale, le phoque, utilise la glace de mer pour mettre bas. La fonte de la banquise affecte ainsi négativement le phoque et sa survie, ce qui influence indirectement bien sûr celle de l’ours polaire qui s’en nourrit. La difficulté rencontrée par les ours polaires à se nourrir en mer avec la fonte des glaces se traduit notamment par l’observation d’une plus forte présence de ceux-ci sur la terre ferme et par une plus grande proportion de proies terrestres dans leur alimentation.

Figure 22. Tendances dans l’évolution des sous-populations d’ours polaires.
Source : World Wildlife Fund, 2019.

À l’opposé, d’autres espèces profitent des changements climatiques et voient plutôt leur abondance augmenter. Cela constitue bien sûr un point positif pour ces espèces qui profitent des circonstances. Toutefois, des effets subséquents négatifs pour les écosystèmes et pour d’autres espèces selon le contexte peuvent en résulter. Par exemple, certaines espèces dites envahissantes[69], qui s’adaptent plus facilement à de nouvelles conditions environnementales, profitent des changements climatiques pour, parfois, étendre leur aire de répartition, mais surtout « prendre le contrôle » de certains écosystèmes. Selon la dernière synthèse[70] du consortium Ouranos, les conditions climatiques futures au Québec, entre autres des températures plus élevées, seront favorables à la prolifération de ce type d’espèces. Plusieurs répercussions pourraient s’ensuivre, surtout si les espèces envahissantes ne sont pas originaires du Québec. Ces dernières sont susceptibles de nuire aux espèces indigènes et ainsi de modifier la structure des écosystèmes québécois. Certaines activités humaines pourraient en pâtir, comme l’exploitation forestière et l’agriculture, notamment avec la multiplication d’insectes ravageurs.

Les méduses : quand activités humaines signifient prospérité

Pendant que des espèces font face à d’innombrables obstacles générés par l’être humain menaçant leur survie, qu’ils soient ou non liés aux changements climatiques, plusieurs espèces de méduses, quant à elles, prospèrent dans les océans. Et les activités humaines en seraient en grande partie responsables. La surpêche de plusieurs espèces de poissons qui compétitionnent avec les méduses pour les ressources serait une des causes principales de la prolifération importante de ces organismes gélatineux, tout comme les changements climatiques. En effet, plusieurs études suggèrent que le réchauffement et l’acidification des océans seraient favorables au développement des méduses. De plus, elles n’ont pas beaucoup de prédateurs. Toutes ces conditions réunies profitent ainsi aux méduses. Elles pourraient donc sortir gagnantes des changements climatiques et, dans un avenir peu lointain, possiblement dominer les écosystèmes marins au détriment d’autres espèces.

Figure 23. Regroupement de méduses.
Source : Wikimedia Commons, 2020.

Conclusion

Dans ce premier chapitre de la série sur le thème des changements climatiques, l’accent a été mis principalement sur les fondements scientifiques derrière ce phénomène. Comme il a été ainsi possible de le constater, une transformation du climat est déjà amorcée à l’échelle planétaire. D’après les projections, nous n’observons maintenant que la pointe de l’iceberg. Ces bouleversements ont et auront des conséquences colossales sur notre environnement, dont certaines pourraient s’avérer irréversibles. L’intensité des changements du climat et de leurs répercussions pourrait être néanmoins tempérée selon les efforts de lutte qui y seront consentis. La prise en compte des risques climatiques et l’action concertée pour atténuer les changements climatiques constituent des avenues incontournables pour en éviter les pires conséquences.

Note au lecteur : Conformément à ses lignes directrices concernant l’utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur, le blogue Première lecture privilégie l’utilisation de sources institutionnelles, ou dont la reproduction est autorisée gratuitement. À défaut d’illustrations équivalentes accessibles en français, plusieurs figures présentées contiennent des informations en anglais.

RÉFÉRENCES 

  • Bush, E. and Lemmen, D.S., editors (2019): Canada’s Changing Climate Report, Government of Canada, Ottawa, ON. 444 p.
  • Chen et al., “Rapid Range Shifts of Species Associated with High Levels of Climate Warming”, Science. 2011.
  • Guarino, MV., Sime, L.C., Schröeder, D. et al. “Sea-ice-free Arctic during the Last Interglacial supports fast future loss”. Nature Climate Change, 10928–932, 2020.
  • IPBES, Global assessment report on biodiversity and ecosystem services of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. E. S. Brondizio, J. Settele, S. Díaz, and H. T. Ngo (editors). IPBES secretariat, Bonn, Germany, 2019.
  • IPCC (GIEC), 2014: Climate Change 2014: Mitigation of Climate Change. Contribution of Working Group III to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Edenhofer, O., R. Pichs-Madruga, Y. Sokona, E. Farahani, S. Kadner, K. Seyboth, A. Adler, I. Baum, S. Brunner, P. Eickemeier, B. Kriemann, J. Savolainen, S. Schlömer, C. von Stechow, T. Zwickel and J.C. Minx (eds.)]. Cambridge University Press, Cambridge, United Kingdom and New York, NY, USA.
  • IPCC (GIEC), 2018: Global Warming of 1.5°C. An IPCC Special Report on the impacts of global warming of 1.5°C above pre-industrial levels and related global greenhouse gas emission pathways, in the context of strengthening the global response to the threat of climate change, sustainable development, and efforts to eradicate poverty [Masson-Delmotte, V., P. Zhai, H.-O. Pörtner, D. Roberts, J. Skea, P.R. Shukla, A. Pirani, W. Moufouma-Okia, C. Péan, R. Pidcock, S. Connors, J.B.R. Matthews, Y. Chen, X. Zhou, M.I. Gomis, E. Lonnoy, T. Maycock, M. Tignor, and T. Waterfield (eds.)]. In Press.
  • IPCC (GIEC), 2019: IPCC Special Report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate [H.-O. Pörtner, D.C. Roberts, V. Masson-Delmotte, P. Zhai, M. Tignor, E. Poloczanska, K. Mintenbeck, A. Alegría, M. Nicolai, A. Okem, J. Petzold, B. Rama, N.M. Weyer (eds.)]. In press.
  • IPCC (GIEC), 2021: Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Masson-Delmotte, V., P. Zhai, A. Pirani, S. L. Connors, C. Péan, S. Berger, N. Caud, Y. Chen, L. Goldfarb, M. I. Gomis, M. Huang, K. Leitzell, E. Lonnoy, J.B.R. Matthews, T. K. Maycock, T. Waterfield, O. Yelekçi, R. Yu and B. Zhou (eds.)]. Cambridge University Press. In Press.
  • Kwok & Rothrock, “Decline in Arctic sea ice thickness from submarine and ICESat records: 1958–2008”, Geophysical Research Letters, 2009.
  • Lajoie, G., 2017. Impacts des feux de forêt sur le secteur forestier québécois dans un climat variable et en évolution. Montreal, QC, CA, Ouranos.
  • Mudryk, L. et al., “Historical Northern Hemisphere snow cover trends and projected changes in the CMIP6 multi28 model ensemble”, The Cryosphere, 14, 2020.
  • Nantel, P., M. G. Pellatt, K. Keenleyside et P. A. Gray. « Biodiversité et aires protégées », dans, Warren, F. J. et D. S. Lemmen (réd.), Vivre avec les changements climatiques au Canada : perspectives des secteurs relatives aux impacts et à l’adaptation, Ottawa, Gouvernement du Canada, 2014.
  • National Oceanic and Atmospheric Administration, Understanding climate: Antarctic sea ice extent. [Consulté le 29 octobre 2021]
  • National Snow and Ice Data Center, 2020. Arctic Sea Ice News and Analysis – Monthly archives: April 2020.
  • Ouranos, Vers l’adaptation. Synthèse des connaissances sur les changements climatiques au Québec, Edition 2015, Montréal, Québec : Ouranos, 2015, 415 p.
  • Zhang et al., “Distribution of seasonally and perennially frozen ground in the Northern Hemisphere”, Proceedings of the 8th International Conference on Permafrost, 2003.

  1. Causés par l’activité humaine. [retour]
  2. La présente section brosse un portrait non exhaustif des principales d’entre elles. [retour]
  3. Les principales répercussions directes sur les sociétés humaines seront quant à elles abordées dans une note d’information subséquente sur le thème des changements climatiques. [retour]
  4. IPCC (GIEC), 2012: Managing the Risks of Extreme Events and Disasters to Advance Climate Change Adaptation. A Special Report of Working Groups I and II of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Field, C.B., V. Barros, T.F. Stocker, D. Qin, D.J. Dokken, K.L. Ebi, M.D. Mastrandrea, K.J. Mach, G.-K. Plattner, S.K. Allen, M. Tignor, and P.M. Midgley (eds.)]. Cambridge University Press, Cambridge, UK, and New York, NY, USA, 582 pp. [retour]
  5. IPCC, 2021 (GIEC), Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Masson-Delmotte, V., P. Zhai, A. Pirani, S. L. Connors, C. Péan, S. Berger, N. Caud, Y. Chen, L. Goldfarb, M. I. Gomis, M. Huang, K. Leitzell, E. Lonnoy, J.B.R. Matthews, T. K. Maycock, T. Waterfield, O. Yelekçi, R. Yu and B. Zhou (eds.)]. Cambridge University Press. In Press. [retour]
  6. Journées au cours desquelles la température est supérieure au 90e centile de la distribution des températures mesurées durant la période de référence de 1961 à 1990 pour les journées chaudes et inférieure au 10e centile pour les journées froides. [retour]
  7. IPCC, 2021, op. cit. [retour]
  8. IPCC, 2021, op. cit. [retour]
  9. IPCC, 2012, op. cit. [retour]
  10. IPCC, 2021, op. cit., p. SPM-32. [retour]
  11. Désigne aussi les ouragans et les typhons. [retour]
  12. IPCC, 2021, op. cit., p. SPM-11. [retour]
  13. IPCC, 2021, op. cit., p. SPM-19. [retour]
  14. Ensemble des eaux et des sols gelés à la surface de la Terre. [retour]
  15. Une portion importante de la banquise fond chaque printemps/été et se reforme chaque automne/hiver. Cela fait ainsi en sorte qu’une superficie minimale de la banquise est atteinte annuellement autour de septembre et qu’une superficie maximale est atteinte, quant à elle, autour de mars. [retour]
  16. National Snow and Ice Data Center. 2020. Arctic Sea Ice News and Analysis – Monthly archives : April 2020[retour]
  17. National Snow and Ice Data Center. 2020. Arctic Sea Ice News and Analysis – Monthly archives : October 2020[retour]
  18. National Snow and Ice Data Center, All About Sea Ice – Multiyear Ice. [retour]
  19. Kwok & Rothrock, “Decline in Arctic sea ice thickness from submarine and ICESat records: 1958–2008”, Geophysical Research Letters, 2009. [retour]
  20. Voir notamment l’étude de Guarino et al., 2020, publiée dans la revue Nature Climate Change. [retour]
  21. National Oceanic and Atmospheric Administration, Understanding climate: Antarctic sea ice extent. [retour]
  22. Glacier continental de très grande superficie. [retour]
  23. Gigatonnes. [retour]
  24. IPCC (GIEC), 2013: Climate Change 2013: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change [Stocker, T.F., D. Qin, G.-K. Plattner, M. Tignor, S.K. Allen, J. Boschung, A. Nauels, Y. Xia, V. Bex and P.M. Midgley (eds.)]. Cambridge University Press, Cambridge, United Kingdom and New York, NY, USA, 1535 pp. [retour]
  25. IPCC (GIEC), 2019: IPCC Special Report on the Ocean and Cryosphere in a Changing Climate [H.-O. Pörtner, D.C. Roberts, V. Masson-Delmotte, P. Zhai, M. Tignor, E. Poloczanska, K. Mintenbeck, A. Alegría, M. Nicolai, A. Okem, J. Petzold, B. Rama, N.M. Weyer (eds.)]. In press. [retour]
  26. IPCC, 2019, op. cit. [retour]
  27. National Snow and Ice Data Center. 2020. All About Snow – Snow and Climate[retour]
  28. IPCC, 2021, op. cit., p. 2-67. [retour]
  29. Mudryk, L. et al., “Historical Northern Hemisphere snow cover trends and projected changes in the CMIP6 multi28 model ensemble”, The Cryosphere, 14, 2020. [retour]
  30. Sol qui se maintient à une température égale ou en dessous de 0°C pendant au moins deux ans. [retour]
  31. Zhang et al., “Distribution of seasonally and perennially frozen ground in the Northern Hemisphere”, Proceedings of the 8th International Conference on Permafrost, 2003. [retour]
  32. Derksen, C. et al., “Changes in snow, ice, and permafrost across Canada, Chapter 5”, Canada’s Changing Climate Report, Government of Canada, Ottawa, 2019, p. 194-260. [retour]
  33. Derksen, C. et al. 2019, op. cit. [retour]
  34. Op. cit. [retour]
  35. IPCC, 2021, op. cit. [retour]
  36. IPCC, 2021, op. cit. [retour]
  37. IPCC, 2021, op. cit. [retour]
  38. National Oceanic and Atmospheric Administration. 2020. Climate Change: Ocean Heat Content. [retour]
  39. Augmentation du volume d’une substance causée par l’augmentation de sa température. [retour]
  40. Le volume que la glace de mer occupe, sous forme gelée, dans la mer est le même qu’elle occupe si elle fond. Comme cette glace est déjà dans la mer, le volume total demeure le même lorsque cette glace fond. À l’inverse, la fonte des glaciers et inlandsis, présents sur les continents, augmente le volume des océans et, donc, le niveau de la mer. [retour]
  41. IPCC, 2019, op. cit. [retour]
  42. IPCC, 2019, op. cit. [retour]
  43. IPCC, 2019, op. cit. [retour]
  44. NASA Science, 2021, Salinity. [retour]
  45. IPCC, 2021, op. cit. [retour]
  46. IPCC, 2019, op. cit. [retour]
  47. Hydrogène. [retour]
  48. IPCC, 2019, op. cit. [retour]
  49. IPCC, 2019, op. cit. [retour]
  50. Par exemple : palourdes, huîtres, pétoncles, moules, coraux, étoiles de mer, oursins et différentes espèces de plancton. [retour]
  51. IPCC, 2012, op. cit. [retour]
  52. Ouranos, Vers l’adaptation. Synthèse des connaissances sur les changements climatiques au Québec, Edition 2015, Montréal, Québec : Ouranos, 2015, 415 p. [retour]
  53. Ouranos, 2015, op. cit. et IPCC, 2012, op. cit. [retour]
  54. Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU). 2021. Organisation. [retour]
  55. Bush, E. and Lemmen, D.S., editors (2019): Canada’s Changing Climate Report, Government of Canada, Ottawa, ON. 444 p. [retour]
  56. Ibid. [retour]
  57. World Weather Attribution, Western North American extreme heat virtually impossible without human-caused climate change, 7 juillet 2021. [retour]
  58. Lajoie, G., 2017. Impacts des feux de forêt sur le secteur forestier québécois dans un climat variable et en évolution. Montréal, QC, CA, Ouranos. [retour]
  59. Ibid. [retour]
  60. Partie de l’environnement définie par un ensemble de facteurs physiques dans laquelle vit une espèce ou un groupe d’espèces. [retour]
  61. Ces animaux ont été tués ou forcés à se déplacer vers un autre habitat. [retour]
  62. World Wildlife Fund, New WWF report: 3 billion animals impacted by Australia’s bushfire crisis. 2020. [retour]
  63. Association durable entre deux êtres vivants. [retour]
  64. Chen et al., “Rapid Range Shifts of Species Associated with High Levels of Climate Warming”, Science. 2011. [retour]
  65. La variété des espèces et des écosystèmes, ainsi que les processus écologiques dont ils font partie. [retour]
  66. « Elle [la biodiversité] contribue à l’assainissement de l’air et de l’eau, à la régulation du climat, au stockage du carbone, à la pollinisation et à la régulation des crues. Les humains profitent de façon directe et indirecte de la biodiversité, par exemple, comme source de nourriture, de fibres, de matériaux pour la fabrication de vêtements et de produits forestiers, et pour soutenir les activités récréatives. » Tiré de Nantel, P., M. G. Pellatt, K. Keenleyside et P. A. Gray. « Biodiversité et aires protégées », dans Warren, F. J. et D. S. Lemmen (réd.), Vivre avec les changements climatiques au Canada : perspectives des secteurs relatives aux impacts et à l’adaptation, Ottawa, Gouvernement du Canada, 2014. [retour]
  67. IPBES, Global assessment report on biodiversity and ecosystem services of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. E. S. Brondizio, J. Settele, S. Díaz, and H. T. Ngo (editors). IPBES secretariat, Bonn, Germany, 2019. [retour]
  68. World Wildlife Fund, Know your flagship, keystone, priority and indicator species. [retour]
  69. Espèce qui prospère au détriment d’autres espèces, en les supplantant, et engendrant ainsi généralement des nuisances environnementales, économiques ou de santé humaine. [retour]
  70. Ouranos, 2015. op. cit. [retour]