La diplomatie parlementaire pendant la pandémie de COVID-19

Temps de lecture : 5 minutes

Le 14 juillet 2020, 9h30

(Available in English: Parliamentary Diplomacy During the COVID-19 Pandemic)

La pandémie de COVID-19 rend difficile le dialogue et la coopération entre les législateurs partout dans le monde. Malgré tout, les parlementaires fédéraux canadiens poursuivent leurs efforts de diplomatie parlementaire. Par exemple, l’honorable George Furey, le président du Sénat, et l’honorable Anthony Rota, le président de la Chambre des communes, effectuent des visites de courtoisie virtuelles avec leurs homologues internationaux.

La pandémie a fait ressortir l’un des grands avantages de la diplomatie parlementaire : l’échange d’idées et d’informations sur les pratiques exemplaires entre des collègues législateurs sur des questions mondiales d’intérêt commun. Dans cette optique, les associations parlementaires ont adopté de nouvelles formes de communication virtuelles pour mener à bien leurs travaux.

La présente Note de la Colline met en lumière certaines activités d’associations auxquelles les parlementaires canadiens ont participé depuis le début de la pandémie, y compris des réunions de comités, la préparation de ressources en ligne, des webinaires et des réunions virtuelles avec des parties intéressées. Dans certains cas, ces activités sont facilitées par le secrétariat de l’association, qui fournit un soutien stratégique, administratif et autre.

Poursuite des activités essentielles

Les associations ont pour fonction principale de fournir une tribune qui favorise le dialogue entre les législateurs. Elles ont poursuivi ces activités, même si elles ont dû modifier certains plans pour tenir compte des contraintes engendrées par la pandémie.

Par exemple, le Comité permanent des parlementaires de la région arctique a tenu sa réunion du 4 juin 2020, qui avait été convoquée avant la pandémie, mais il l’a fait par vidéoconférence. Les parlementaires canadiens et leurs collègues ont eu l’occasion de discuter, entre autres, des effets de la pandémie de COVID-19 sur la santé et l’économie des communautés arctiques et des peuples autochtones.

De même, le Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’Union interparlementaire (UIP) s’est réuni en ligne pour examiner les dossiers en cours et les nouvelles plaintes, et les commissions permanentes de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN (AP OTAN) prévoient de se réunir virtuellement pour faire avancer la préparation de divers rapports, dont plusieurs portant sur des aspects de la pandémie.

Les organes directeurs des associations parlementaires poursuivent également leurs travaux dans le cadre de réunions à distance. C’est le cas notamment de parlementaires canadiens siégeant aux comités de direction de l’UIP, de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et de l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (AP OSCE). De même, des parlementaires canadiens occupant des postes officiels au sein de plusieurs comités et réseaux de l’APF participent à des réunions à distance de ces organes.

Échange d’information sur les pratiques exemplaires en matière de parlements virtuels

Plusieurs associations ont mis en place des moyens pour que les législateurs, y compris les parlementaires canadiens, puissent partager leurs expériences des parlements virtuels.

Par exemple, des membres de la Section canadienne de ParlAmericas et de l’Association parlementaire du Commonwealth ont participé à un webinaire sur le thème des assemblées législatives virtuelles. Après la séance, le secrétariat de ParlAmericas a téléchargé l’enregistrement sur la chaîne YouTube de l’organisation.

Les secrétariats de certaines associations ont élaboré des ressources en ligne pour partager leurs méthodes de travail pendant la pandémie. Citons à titre d’exemple Les parlements en période de pandémie de l’UIP, une compilation courante des réponses de ses membres partout dans le monde – dont le Canada – à un questionnaire sur le sujet. De même, le secrétariat de ParlAmericas a préparé La COVID-19 et le rôle du Parlement pendant une pandémie, qui contient des exemples concrets de mesures mises en place par les assemblées législatives dans l’ensemble des Amériques.

Examen des effets de la pandémie

En temps normal, la diplomatie parlementaire consiste en des discussions portant sur un large éventail de sujets. On comprend toutefois que la pandémie – y compris ses répercussions sur le commerce et la défense, et la nécessité de mesures de soutien – soit devenue le thème central des travaux récents des associations. En voici des exemples :

  • Les membres de la Section canadienne du Groupe interparlementaire Canada-États-Unis ont participé à une réunion virtuelle organisée par le Conseil des affaires canadiennes-américaines. Ils ont discuté des moyens par lesquels les entreprises canadiennes et américaines assurent la sécurité de leurs employés et collaborent pour maintenir les chaînes d’approvisionnement et poursuivre les échanges commerciaux à la frontière commune.
  • L’AP de l’OTAN recueille des informations auprès des États membres sur les premières leçons tirées de la pandémie pour l’OTAN et ses alliés. Elle s’intéresse notamment aux effets prévus de la pandémie sur les politiques, plans et budgets de défense nationale, ainsi qu’au rôle des assemblées législatives en la matière.
  • Le président de l’Association parlementaire Canada-Europe (APCE) a participé à une vidéoconférence avec des membres de la délégation du Parlement européen pour les relations avec le Canada afin de discuter des interventions européennes et canadiennes à la COVID-19.
  • L’APF a créé un comité spécial de crise – dont fait partie un parlementaire canadien – et a adopté un plan axé sur ses travaux dans le contexte de la COVID-19. Ce plan souligne la nature virtuelle du travail de l’APF et contient des informations sur l’évolution de la pandémie, y compris les mesures prises par les assemblées législatives pour s’adapter aux contraintes.
  • L’UIP a également publié des notes d’orientation et des déclarations au sujet de la pandémie, notamment sur les obligations en matière de droits de la personne et le multilatéralisme. En plus d’avoir préparé une note d’orientation pour les parlements sur le genre et la COVID-19, l’UIP recueille des données sur le sujet auprès de ses membres.

Tenue de webinaires

Outre ce qui précède, les secrétariats de plusieurs associations ont organisé des webinaires portant sur différents aspects de la pandémie. Par exemple, le secrétariat de ParlAmericas a organisé un webinaire en espagnol sur les mesures législatives visant à prévenir la violence envers les femmes durant la pandémie.

La représentante spéciale de l’AP OSCE sur les questions d’égalité entre les sexes – une parlementaire canadienne – a animé une séance virtuelle sur les répercussions de la pandémie sur les femmes. Cette activité vient s’ajouter à plusieurs sessions en ligne organisées par l’AP OSCE sur les conséquences de la pandémie sur la sécurité économique, les conflits dans la région de l’OSCE, la démocratie et les droits de la personne, la diversité, le terrorisme, les migrants et les réfugiés, et la protection de l’environnement.

La série de webinaires de l’AP OTAN, qui comprend des présentations par des responsables de l’OTAN et d’autres personnes, vient compléter les mises à jour que le secrétariat fournit sur la réponse de l’OTAN à la pandémie.

En collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé et le Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes, l’UIP a tenu un webinaire sur les enseignements tirés de la pandémie de COVID-19.

Autres questions à l’étude

Pendant la pandémie, les associations se sont également penchées sur des sujets autres que la COVID‑19. Par exemple, le secrétariat de ParlAmericas a organisé un panel virtuel sur l’élaboration de lois sensibles au genre, auquel a participé un parlementaire canadien, et l’UIP a organisé un webinaire sur le multilatéralisme [en anglais].

Lors d’une vidéoconférence, l’Association parlementaire Canada-Europe a discuté avec ses homologues des avantages possibles de l’Accord économique et commercial global pour les petites et moyennes entreprises, ainsi que des négociations en cours entre l’Union européenne et le Royaume-Uni concernant leurs futures relations commerciales.

Auteure : Natalie Mychajlyszyn, Bibliothèque du Parlement



Catégories :COVID-19, Gouvernement, Parlement et politique

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